Le psoriasis est une maladie de peau qui existe depuis les temps les plus anciens, même Hippocrate s’était penché sur ce sujet. Les personnes atteintes de ce trouble ont été souvent considérées comme des pestiférés. Confondu à une époque avec la lèpre, le psoriasis condamnait les malades à mener souvent une vie sociale isolée.
Au même titre que d’autres maladies de peau, il s’agit bien là de faire le rapprochement entre les fonctionnements du système nerveux, de la peau, et d’autres organes. Car ce type de pathologie provient de « l’intérieur ».
Même si le psoriasis a certainement des origines multifactorielles; ces dernières n’ont pas encore permis à la médecine conventionnelle de trouver un moyen de le guérir complètement. La naturopathie peut aider les victimes du psoriasis par d’autres moyens que de soulager la peau de manière externe.
Le dérèglement probable de certains organes déclenche l’apparition des crises inflammatoires.
Les caractéristiques anatomiques et physiologiques du psoriasis
Le psoriasis constitue une dermatose, au même titre par exemple que l’eczéma, l’urticaire, les dermatites atopiques, l’acné, la rosacée, le lupus…
Le psoriasis sévit depuis l’antiquité, dans de nombreuses régions du monde(mais force est de constater que ce sont les pays occidentaux les plus touchés). En France, il touche pratiquement 3 millions de personnes et dans le monde 2 % de la population (source OMS 2016).
Le psoriasis est dû à une inflammation chronique de la peau dont on ne connaît pas pour l’instant l’origine précise. Cette inflammation, attestée par la présence dans la peau de cellules sanguines du système immunitaire, entraîne un emballement de la prolifération des cellules de l’épiderme, les kératinocytes. Au lieu de se renouveler en 28 jours, les kératinocytes se renouvellent en 3 jours. Ce renouvellement accéléré de l’épiderme s‘accompagne d’une anomalie des cellules qui n’ont pas le temps de bien finaliser leur maturation normale. S’il s’agit la plupart du temps d’une maladie bénigne, le psoriasis peut constituer un handicap difficile à vivre au quotidien et avoir un retentissement psychologique important. Certains affirment que le psoriasis est une maladie auto-immune (Source : association France Psoriasis) mais le corps médical n’a pas définitivement tranché.
Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique, non-contagieuse, où la peau présente des plaques plus ou moins rouges et étendues, recouvertes de squames blanches avec des épaisseurs plus ou moins variables (Les lésions sont généralement douloureuses et peuvent s’accompagner de démangeaisons plus ou moins intenses.). Elles sont logées au départ sur des zones de frottement comme les coudes ou les genoux, mais souvent également derrière les oreilles, sur le cuir chevelu. Il existe aussi les formes dites « inversées », qui touchent les plis de flexion comme par exemple l’aine ou le pli interfessier. Malheureusement, le psoriasis peut en fait toucher toutes les parties anatomiques où il y a une irritation par frottement ou par macération.
Il est important de faire mention de l’importance du mental sur ce trouble. D’ailleurs, il a souvent été analysé que nos émotions s’inscrivent au niveau de notre corps. La colère, la dépression, l’angoisse, le désir, la haine, la rancœur, la jalousie, la rage, se manifestent alors par des signes extérieurs évidents, mais aussi par des modifications internes physiologiques. En ce sens, on pourrait considérer le psoriasis comme une maladie dite « psycho-somatique ».
Il est évident que les médecins, et même les personnes atteintes de psoriasis s’accordent à dire que leur maladie provient de leur « stress », ou de « leurs nerfs », ou de la mauvaise perception de la gestion de leurs émotions. Il est vrai que si les nerfs sont mis à rudes épreuves, les crises apparaîtront plus facilement, de même que l’anxiété de les voir arriver peut créer du stress, et « c’est le serpent qui se mord la queue ». Avec les avancées scientifiques de ce jour, et le recul des personnes atteintes, qui le subissent quotidiennement, on peut toutefois convenir que le stress n’est pas la seule raison de l’existence de la maladie.
Comment la naturopathie peut-elle accompagner les personnes souffrant de psoriasis ?
L’hygiène émonctorielle, grand principe de la discipline intervient, mais toujours basée sur le profil et le terrain du consultant. Il faut garder à l’esprit que le naturopathe est un éducateur en hygiène de vie, capable de s’adapter à son consultant en lui prodiguant un protocole personnalisé, en toute bienveillance. Il ne remplace pas les traitements allopathiques mais peut être un accompagnateur, une aide à ces derniers. Les émonctoires principaux sont les intestins, le foie, la peau, les poumons et les reins. Dans le cadre du psoriasis, il est intéressant de constater qu’il y a encore l’état du microbiote à déterminer. Toujours ce fameux microbiote !
Afin de prendre soin du microbiote ( et en parallèle de son système immunitaire), il ne faut pas oublier de le nourrir en bactéries (probiotiques) et en prébiotiques. Pour l’OMS « les probiotiques sont des micro-organismes vivants, qui lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé, au-delà des effets nutritionnels traditionnels ». Microbes utiles à la santé, au même titre que ceux qui font partie de la flore intestinale. Micro-organisme présents dans certains aliments. Ceux qui composent à notre microbiote participent activement à notre santé globale et à notre digestion. Les pré-biotiques sont quant à eux, des ingrédients alimentaires non digestibles (par exemple des fibres non digestibles, fructo-oligo-saccharides) qui stimulent effectivement et sélectivement la croissance ou l’activité de certaines bactéries. Le consultant peut faire aussi des cures de symbiotiques. Ces derniers correspondent à des associations ciblées de prébiotiques et de probiotiques.
Cela ne veut pas dire que chaque personne souffrant de psoriasis a besoin de probiotiques ou a un système intestinal affaibli. La naturopathie est une discipline HOLISTIQUE, qui traite du profil du consultant dans sa globalité. Donc, pour certains cela peut être le foie à traiter en premier par exemple, ou la peau ou les 2 …
La nutrition, l’un des piliers de la naturopathie
Pourquoi remettre en cause le gluten et les produits laitiers, si chers à notre consommation occidentale et d’autant plus française ?
- La piste du régime dit hypotoxique :
Le gluten, moderne, provient de la transformation du génome de blé. C’est une protéine élastique « colle » que l’on trouve dans le blé, l’orge, le seigle, l’épeautre et aussi dans l’avoine. Selon le terrain, la constitution et la flore intestinale d’un individu, on peut donc être potentiellement plus ou moins sensible à cette protéine. Une grande partie de la population française rencontre actuellement des problèmes de ballonnements, des fermentations intestinales excessives, et des douleurs liées à cette consommation de blé majoritairement.
Il faut garder à l’esprit que le problème principal vient du fait que le gluten se colle aux parois de la muqueuse intestinale et empêche une bonne assimilation des nutriments. Il génère de l’inflammation localement en engendrant aussi une réaction des agents du système immunitaire de l’intestin, que sont les immunoglobulines A et G. Afin d’évoluer vers une baisse de consommation de gluten. En pratique, il est toujours intéressant de réduire ses apports en gluten dans la vie de tous les jours, sans nécessairement pratiquer une éviction totale… Sauf si effectivement une personne a trouvé la corrélation entre sa problématique de santé et le gluten.
Il en est de même pour les produits laitiers. Le lait de vache contient son sucre naturel qu’est le lactose, qui après l’enfance devient de plus en plus indigeste, car l’organisme ne fabrique plus assez de lactase qui est l’enzyme permettant sa digestion. Par contre, les laits de brebis et de chèvre contiennent moins de lactose, c’est pourquoi leur assimilation est plus facile et mieux tolérée par notre corps. Toutes ces diverses études modernes vont dans le même sens, à savoir que la consommation de lait de vache chez certains, favorise malheureusement l’inflammation des intestins, les allergies, les problèmes ORL, problèmes de peau, douleurs articulaires… Le naturopathe peut aider ses consultants à trouver des solutions, s’adapter aux modes de vie de ces derniers pour basculer vers cette transition alimentaire. De même qu’en fonction du cas du client, une aide supplémentaire en micro-nutrition peut être suggérée : prise de certains oligo-éléments par exemple.
Les alternatives naturelles
En cas de crises inflammatoires, de l’apparition des plaques psoriasiques, des alternatives naturelles ou des synergies d’huiles essentielles/huiles végétales peuvent être appliquées sur la peau (en fonction du terrain et d’éventuelles contre-indications d’un consultant). Je m’attarderai ici sur un point d’aromathérapie. Quelles seraient donc les huiles essentielles qui conviendraient d’appliquer sur la peau en cas de crises psoriasiques ?
Elles sont nombreuses en fait, il faut choisir les plus efficaces à mon sens, en gardant bien à l’esprit que c’est la synergie de plusieurs huiles qui est efficace et pas seulement une seule huile. La synergie permettra de répondre à la problématique, les propriétés des différentes huiles se compléteront ainsi.
À titre d’exemple : l’huile essentielle de romarin à Verbénone « rosmarinus oficinalis CT verbénone » de la famille botanique des lamiacées, chémotype verbénone, origine souvent française (Corse). Sa première vocation est d’être une régulatrice hépatique puissante, anti-infectieuse ou encore utilisée en cas de migraines d’origine hépatique. D’un point de vue dermatologique, c’est une tonique cutanée, cicatrisante, et régénérante. Par contre, elle a de nombreuses contre-indications et reste déconseillée aux femmes enceintes, allaitantes, enfants, aux sujets épileptiques, aux personnes âgées, en cas de problème hormonal (effet « progesteron like »). Le romarin à verbénone serait donc à associer à d’autres huiles essentielles et à diluer dans une huile végétale comme par exemple, le macérât huileux de calendula, qui calme les processus inflammatoires cutanés, protège des irritations et assouplit l’épiderme tout en restaurant son film. Il s’agit là d’une technique de « secours » ; pour apaiser, mais qui ne réglera pas le problème de fond.
Quel que soit l’âge, le sexe, le stade de gravité du psoriasis chez un consultant, la naturopathie lui apportera des clés et ce dernier sera capable d’ouvrir les bonnes portes et de croire en sa capacité d’auto-guérison. Même si le psoriasis ne disparaît pas totalement, sa façon de cohabiter avec lui sera plus simple.
Il faut rester à l’écoute de nos consultants, pour leur permettre d’exprimer leur souffrance et de changer leurs perspectives sur eux-mêmes, c’est une priorité.